- 1910
C'est à Copenhague à la conférence internationale des femmes socialistes que l'idée d'une « Journée Internationale des Femmes » est décidée. - mars 1911
Un million de femmes manifestent en Europe. - 8 mars 1913
Des femmes russes organisent des rassemblements clandestins. - 8 mars 1914
Les femmes réclament le droit de vote en Allemagne. - 8 mars 1915
À Oslo des femmes défendent leurs droits et réclament la paix. - 8 mars 1917
À Saint Pétersbourg des ouvrières manifestent pour réclamer du pain et le retour de leurs maris partis au front. - 8 mars 1921
Lénine décrète le 8 mars journée des femmes. - 1946
La journée est célébrée dans les pays de l'Est. - 8 mars 1977
Les Nations Unies officialisent la Journée Internationale des Femmes. - 8 mars 1982
Statut officiel de la Journée en France.
C’est une journée de manifestations à travers le monde : l’occasion
de faire un bilan sur la situation des femmes.
Traditionnellement les
groupes et associations de militantes préparent des manifestations, pour
fêter les victoires et les acquis, faire entendre leurs revendications,
afin d’améliorer la situation des femmes.
La Journée internationale des femmes reste aujourd’hui d’une brûlante actualité. Car tant que l’égalité entre les hommes et les femmes ne sera pas atteinte, nous aurons besoin de la célébrer.
La désillusion de la liberté
<<Depuis
le droit de vote accordé aux femmes camerounaises en 1946, la
possibilité pour les mariées de sortir du pays sans autorisation de
leur conjoint entre autre, nous pensions avoir fait le plus difficile.
Cinquante ans après les indépendances, et malgré les combats remportés
haut la main, le fondamental persiste et demeure. Les femmes que nous
sommes, que nous incarnons ou que nous souhaitons devenir peuvent- elles
se prévaloir d’une quelconque liberté d’expression au vu de toutes les
pressions qu’elles subissent dans la vie, notamment en matière de
procréation ?
Femme noire, femme africaine : icône jadis adulée et
célébrée par tant de générations passées, avant-gardartiste dans tous
les combats de libération de l’homme Noir, socle de la vie sociale
traditionnelle, moteur de son développement et creuset d’une humanité
qui s’est toujours transmise, de génération en génération, avec dignité,
amour et respect.
Se pourrait-il donc que tout cela soit considéré
comme un non-événement de nos jours ? Que brusquement la chaîne de
transmission des valeurs se soit rompue entre l’Ancien et le Nouveau
monde, au point où pour tout héritage désormais, la femme africaine ne
doit se consoler que du mépris et du déni de la possibilité d’exprimer
son ressenti face aux actes qu’elle subit pour donner la vie ?
Donner
la vie est-il finalement devenu un acte dénué de toute la sacralité
qu’on lui connaît dans nos sociétés africaines en général et
camerounaise pour la nommer ? Comment rester insensible aux cris d’une
jeune mère qui pendant six, huit, voire neuf mois aura attendu
l’arrivée d’un être cher qui vit en elle dès sa conception ? Comment
imaginer la rupture subite, soudaine et brutale d’un lien consubstantiel
qui existe depuis l’idée de conception de l’enfant qu’on a tant désiré
et voulu jusqu’à l’acte de délivrance? Comment expliquer la disparition
d’un être humain dans une structure hospitalière à la renommée
internationale durant plus de six mois au grand damne d’une cohorte
avertie de spécialistes en tout genre ? Des questions qui pour
l’instant n’ont pas encore trouvé de réponses dans la mesure où tant que
l’autorité suprême n’a pas frappé du poing sur la table, toutes les
méninges sont en standby, en d’autres termes, tout va pour le mieux dans
le meilleur des mondes possibles comme le disait si bien Candide…..
Il
est néanmoins curieux de se demander où sont passées les emblématiques
femmes ministres du pays des grandes réalisations. Si on se penche sur
le côté féminin de la chose, sans toutefois vouloir verser dans le
féminisme, il y a quand même matière à débattre.
Là où le bât blesse, et
plus grave encore est le fait qu’elles incarnent malheureusement les
structures administratives en première ligne dans cette macabre
histoire : il s’agit notamment du ministère des affaires sociales, de la
promotion de la femme et de la famille et de l’éducation de base pour
ne citer que ceux-là ! Finie la recréation, l’heure est au travail.
Voici un cas d’école qui est soumis à votre appréciation et pouvant
éventuellement être mentionné dans vos feuilles de route : les droits et
libertés fondamentales des filles et femmes mères ou pas.
Au-delà de
vos prérogatives et fonctions administratives, faisant également fi de
la législation en vigueur le temps d’une lecture, ne vous sentez vous
pas interpellées en tant que femmes et mères ? Où sont passées vos
paroles apaisantes et rassurantes que nous vous connaissons dans nos
sociétés ? Chères ministres et chères mamans…..vous qui incarnez de
valeureux symboles de liberté, d’égalité, de paix et surtout de liberté
d’expression, que dis-je, de l’expression juste et des mots justes
lorsque tout espoir semble perdu, les femmes vous appellent, les filles
vous regardent, vos enfants veulent vous entendre parler, prendre
position et œuvrer pour le respect et la dignité des femmes que vous
êtes et ne cessez de célébrer chaque jour.
N’avons-nous jamais entendu
dire que la femme était la mère de l’humanité ? Qui oserait accepter que
la sienne soit traînée dans la boue pour avoir eu le courage de
perpétuer cette humanité ? Comprendrons-nous en fin de compte que les
femmes ont le droit de s’exprimer et de revendiquer même le plus banal
de leurs droits ? Encore que donner la vie est loin d’être un acte des
plus banals.
A moins que vos profonds silences nous prouvent
malheureusement le contraire, ou comme on le dit si bien chez nous, le
Cameroun c’est le Cameroun…. Sauras-tu enfin être, Ö cher Cameroun ce
berceau non pas seulement pour nos ancêtres mais également pour tes
filles, les femmes et tous tes enfants ?
En toile de fond
évidemment, la liberté de revendiquer ses droits est une chose, la
liberté d’en user une toute autre chose.
Malheureusement le poids des
traditions et des religions dans nos sociétés ainsi que toutes les
formes de dépravations et déperditions que nous imposent certaines
pratiques plus ou moins obscures réussissent malgré les efforts à nous
imposer des conduites au grand mépris de nos libertés individuelles.
Combien de bébés retrouve-t-on dans les poubelles de nos villes chaque
jour à cause d’une insuffisance d’éducation en matière de sexualité des
parents de plus en plus jeunes ? Le manque criard en structures
éducatives et sociales adéquates pouvant accueillir nos enfants, nos
filles et nos sœurs qui sont dans le refus, l’incapacité ou le déni de
maternité d’une part et celles qui sont dans l’espoir, sinon caressent
le rêve de devenir mère se réaliser d’autre part ?
Comment penser une
société juste en matière de droits des femmes en ce qui concerne la
procréation ? Une femme capable de donner la vie dans nos sociétés
est-elle femme au même titre que celle qui n’a ni les moyens, ni les
prédispositions ?
L’idée d’une nouvelle discussion sur les
fondamentaux en matière de droits et liberté des femmes sur la
procréation devrait être mis sur la table.
Si la thèse du vol s’avérait
confirmée, la justice devrait s’appliquer comme nous le savons tous…Par
ailleurs le plus important réside à notre humble avis sur les origines
et les causes de l’acte. Qu’est-ce qui pousserait une femme apparemment
dotée de tous ses sens à en arriver là ? Plusieurs hypothèses nous
viennent à l’esprit à savoir par exemple son incapacité à porter un
bébé, c’est-à-dire à concevoir pour x ou y raisons. On peut notamment
évoquer plusieurs aspects tels des raisons médicales (maladie grave),
malformation congénitale, infertilité, stérilité etc….ou simplement
parce que la conception n’aura jamais fonctionné malheureusement.
Deuxième hypothèse et la plus forte pour nous réside sur le regard que
notre société porte sur toutes ces femmes qui se retrouvent dans ladite
situation. Sont-elles encore capables de marcher tête haute au vu de
toutes les interminables pressions familiales, amicales, et de la
société en général ? Regardons autour de nous et osons lever le tabou.
Combien de femmes ont vu leur couple s’effondrer parce que dame nature
n’aura pas été clémente envers elles en matière de procréation ? Combien
ont été traitées de sorcières, de « mangeuses d’enfants », de maudites,
de vampires, d’avoir passé leur temps à interrompre les grossesses, la
liste est longue….
Le cas d’école classique est résumé par la
chanson jadis célèbre « Agatha » de Francis Bebey. Dans cette chanson
Agatha, femme noire africaine, mariée à un noir africain également,
accouche d’un enfant « blanc », au grand damne du village qui l’accuse
d’adultère. Pourtant l’histoire et la science modernes viennent
aujourd’hui au secours d’Agatha, car désormais on sait que des couples
peuvent donner naissance à des enfants suite à une mutation de gènes.
Oser lever le tabou, c’est aussi réhabiliter la mémoire d’Agatha tout
en considérant l’évolution et les mutations du monde dans lequel nous
vivons.
Enfin, parlons-en de temps en temps, messieurs et
admettons que nombreux sont ceux qui parmi vous ne sont pas toujours
prêts à sécréter de belles doses de spermatozoïdes, de la mauvaise
qualité, ou encore un mauvais transport de ces derniers….êtes-vous pour
autant sous pression et rejetés par la société ? De nombreux
arrangements sont établis dans nos familles à propos.
Les droits de la
femme restent fébriles dans nos sociétés, puissent les femmes un jour
être reconnues en priorité en tant qu’être humain et mère si
possibilité il y a en second lieu ; D’autre part, la législation en
matière d’encadrement de la jeune fille et d’accompagnement des femmes
en difficulté de procréation et d’adoption, est impérative et devrait
être à portée de tous. Cela suppose également l’arbitrage de l’Etat
dans l’organisation de cette forme de liberté d’avoir la possibilité
d’être mère sans forcément donner la vie biologiquement parlant...Etre
femme dans notre société est-il synonyme d’être mère biologique ?
Notre
culture ne nous laisse-t-elle pas entendre que « la mère n’est pas
essentiellement génitrice, mais également et
surtout éducatrice ? ». Ou
alors, devrions nous penser comme John Stuart Mill qu’ « on a eu tort
d’apprendre aux femmes autre chose qu’à bien remplir leur rôle
d’odalisque et de servante ? ».
Il est temps que nous redéfinissions,
repensions nos libertés et nos droits pour le bonheur de toutes les
filles que nous naissons, femmes que nous devenons, épouses que nous
méritons, mères que nous arrachons et êtres humains libres que nous
défendons et réclamons.
Encore de belles années de lutte et de combat devant nous mes chères dames ! >>
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
http://www.generationcamerounemergence.blogspot.com