Réhabilitation de l’immeuble ministériel N°1
Maître d'ouvrage : Directeur Général de la CNPS
Maître d’œuvre: Cabinet EKINDI
Contrôle Technique : Bureau VERITAS
Chef de Service : Directeur des Finances et du Patrimoine
Ingénieur : Chef Service des Immeubles de Yaoundé et des autres Villes et MINUH
Objet des Travaux : Parachèvement de l'Immeuble Ministériel N°1 à Yaoundé
Délai : 17 mois
Entreprise : CHINA SHANXI CONSTRUCTION GROUP CORPORATION, B.P. 15925 Yaoundé
Financement : Budget de la CNPS et Budget de l'Etat pour les taxes et droits de douane
C'était au mois de février 2010 qu'un cadre de partenariat avait été signé à cet effet entre la caisse nationale de prévoyance et le gouvernement camerounais
16 milliards pour parachever l’édifice
L’accord prévoyait que la CNPS (Caisse nationale de Prévoyance Sociale) devait réhabiliter l'immeuble à hauteur de 16 milliards de FCFA et le gèrerait pendant 40 ans renouvelables.
Un accord signé à huis clos dans le
cabinet du Premier ministre,à l'Immeuble Etoile.
Selon des sources proches du dossier, la CNPS était l'unique prétendante sérieuse pour la
réhabilitation de cet immeuble. Pour Olivier Mekulu Mvondo Akame, le
Directeur général de la Caisse en réhabilitant et en investissant ainsi,
cela permettra à la structure dont il a la charge de se garantir des
revenus sur une longue période.
L'Immeuble Ministériel N°1 affichant fière allure en ce jour du 24/02/2012 |
La signature de cet accord était arrivée au
moment où le mandat du comité de pilotage des travaux de réfection de
cet immeuble, mis sur pied le 10 avril 2008 par un décret du Premier
ministre, à l’époque Inoni Ephraïm,était arrivé à terme, sans qu’on ne
sache si ce mandat avait été prolongé.
Le comité selon une décision du
1er octobre 2008 du ministre du Développement urbain et de l’Habitat
(Minduh)de l'époque s’était fixé comme charge initiale la réfection des cages
d’ascenseur et d’escaliers, des parvis, bureaux et parkings,
climatisation, carreaux, sanitaires, marbres, peinture, électrification,
étanchéité, poutres, fenêtres, et autres finitions.
On a parfois à
grand coups médiatiques fait part des propositions des investisseurs
marocains, espagnols, américains et camerounais. Mais jusque-là rien de
concret n’avait été fait.
Propriétaire ou partenaire?
Aujourd'hui il est aisé de savoir les véritables dessous de l’accord entre le gouvernement et la CNPS. De toute évidence l’introduction de la CNPS dans ce dossier qui était su de tous les milieux autorisés depuis février 2010 restait quelque peu une grosse surprise. La CNPS, on le sait ne fait pas dans le bâtiment. Aussi la question était de savoir qui de la Caisse ou du comité allait contrôler les travaux de réfection.
Equivoque levée depuis des mois déjà,car, selon certaines sources la
CNPS a saisi une opportunité unique.
L’Etat, étant dans
l’impossibilité de fournir dans les délais les fonds de contreparties
qu’implique ce genre d’opération, avait été abandonné par tous les
autres postulants.Et du coup la CNPS raflait la mise,par la force de ses caisses en sur-liquidité.
Immeuble Ministériel N°1 avant le début des Travaux de réhabilitation |
L’immeuble a donc été concédé au
franc symbolique à la CNPS contre annulation de tout ou une bonne
partie de la dette sociale de l’Etat.
Une information qui reste jusqu'à ce jour non confirmée par
les différentes parties. Pourtant certains experts du droit affirment
que le caractère emphytéotique de l’accord pourrait accréditer cette
thèse. <<Le montant des travaux (16 milliards de francs CFA) a été rendu public, mais le montant du bail n’a pas été donné>>,nous affirme un juriste, qui ajoute <<quoi
qu’il en soit, la CNPS est habilitée à gérer l’immeuble pendant les
quarante prochaines années, comme si elle en avait toujours été
propriétaire; le seul droit de l’Etat sera de s’assurer que les travaux
de réfections et les clauses d’entretien sont respectés >>.
Les experts s’interrogent
Le Directeur général de la CNPS répondant à la question des motivations de son initiative a fait valoir l’impérieuse nécessité d’investissement de l’entreprise dont il a la charge, et le besoin de contribuer à l’embellissement de la capitale camerounaise.
De nombreux observateurs continuent encore à
s’interroger sur l’opportunité d’investir sur un immeuble dont le
positionnement est qualifié de risqué.
En effet,l'Immeuble Ministériel n°1 est situé au-dessus d'un tunnel de chemin de fer dont le passage des trains n'est pas sans impact certain sur l'édifice,à court,à moyen ou à long terme.
Pourtant le secteur des logements
sociaux qui manque sérieusement aux grandes agglomérations
camerounaises aurait été plus rentable à moyen terme pour la CNPS,de l'avis de nombreux observateurs avertis.
Difficile aussi de
savoir si cet investissement rapportera suffisamment pour combler le
trou créé dans les caisses des pensions retraite.
Autre préoccupation de taille : la CNPS n’a pas
clairement indiqué comment elle envisageait de rentabiliser son
investissement,tant les sommes engagées seront dépensées en deux ans pour
mener l’opération. Des sommes qui devraient profiter à des entreprises
étrangères, à en croire le Directeur général de la CNPS.
Un ensemble de
choses que de nombreux observateurs qualifient d’opération mal montée. Soit !
L'ex <<immeuble de la mort>> que la CNPS a ainsi acquis représente 30 000
mètres carré de bâtiments.Seul bémol : sa
position au-dessus du passage des trains représente un danger réel,et les
observateurs sont très sceptiques et attendent de voir.
Dans tous les cas,au jour d'aujourd'hui,un fait est indéniable : la CNPS est résolument rentrée au cœur des Grandes Réalisations du Président Paul BIYA.
Ces images du chantier qui datent du 24 février 2012 aux encablures de 12 heures locales,présentent notamment les ouvriers chinois de l'Entreprise China SHANXI Construction Group Corporation à l'oeuvre.Ces infatigables "Jaunes" travaillent d'arrache-pied pour livrer l'ouvrage dans les délais prescrits.Véritable course donc contre la montre en ce moment sur la Place du Président El Hadj Mohamadou AHIDJO (trivialement connue sous l'appellation de Poste Centrale),à Yaoundé,que cet exercice auquel se livrent ces "sorciers chinois" redonnant vie à ce qui,hier, était mort en plein centre des affaires de Yaoundé,sous le regard interrogateur et admirateur à la fois des citadins .
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