195 000 tonnes de poisson importées en 2011 au Cameroun
Les importations de 2011 sont en hausse de 30% par rapport à 2010, pour des dépenses de 100 milliards de francs Cfa.
Le Cameroun a dépensé 100 milliards de francs Cfa en 2011 pour
l’importation de 195 000 tonnes de poisson. Une augmentation de 30
milliards de francs Cfa par rapport à l’année 2010 au cours de laquelle
le pays a importé 150 000 tonnes de poisson.
Ces chiffres ont été donnés hier, 14 février 2012, à Yaoundé, par le
ministre de l'Elevage, des Pêches et des Industries animales, le Dr
Taïga. Pour lui, le montant dépensé pour les importations de poisson est
très élevé et il est important que le Cameroun examine les solutions
pour propulser sa production locale.
Une production qui, d’après le
directeur des Pêches et de l’Aquaculture du Minepia, Baba Maloum Ousman,
est proche de 200 000 tonnes pour l’année 2011. Or, le Cameroun dispose
de quatre milliards d’hectares d’eau disponibles.
Ces chiffres donnent l’occasion de revenir sur les problèmes de la
pêche et de l’aquaculture au Cameroun. Au premier rang de ces problèmes,
le désintérêt des Camerounais pour la pêche.
Sur nos côtes, ce sont les
étrangers qui s’intéressent à cette activité. Ils sont Maliens,
Nigérians ou encore Ghanéens. « 80% des pêcheurs sont des étrangers »,
affirme le Dr Taïga.
Il faudrait donc encourager les jeunes Camerounais à
s’intéresser à ce secteur d’activité. Dans cette optique, le ministre
annonce qu’en 2012, 70 pirogues de pêche seront offertes aux jeunes
Camerounais qui seront aussi formés.
Les Camerounais qui se sont déjà lancés dans la pêche maritime
déplorent le coût du carburant. « Nous achetons le litre de carburant à
520 francs Cfa. Le budget du carburant représente 50% des charges d’un
bateau de 20 tonnes. Un bateau de cette taille consomme 1 200 litres par
jour. Nous faisons en moyenne 20 jours en mer pour faire le plein de
poissons. Vous comprenez qu’avec cela, les coûts deviennent très élevés
et cela n’incite pas trop à rester dans ce secteur », se plaint Jérôme
T, un pêcheur. La solution, d’après lui, serait que l’Etat subventionne
les pêcheurs en réduisant les taxes sur le carburant, comme cela se fait
au Sénégal, grand producteur de poisson. « Si le Sénégal subventionne
ses pêcheurs, pourquoi pas le Cameroun ?», s’interroge-t-il.
Au niveau de l’aquaculture, les producteurs évoquent le manque de
moyens financiers pour investir dans ce secteur. C’est la raison pour
laquelle ils appellent les grands importateurs de poisson à financer
leur activité. Le ministre indique à ce niveau que l’expérience de la
Sodecoton peut être capitalisée par les grands importateurs.
C’est-à-dire financer le paiement des intrants des producteurs locaux
et prélever cet investissement au moment de l’achat des poissons.
L’investissement dans ce secteur d’activité est primordial, car le
Cameroun n’a pas besoin d’importer de la Chine des silures, des carpes
ou encore du tilipia, alors qu’il a des potentialités pour en produire
localement et en quantité suffisante.
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