Après le dossier des tracteurs, Essimi Menye, le nouveau ministre de
l’Agriculture et du Développement rural (Minader), doit gérer une
nouvelle crise. Celle liée à la gestion du programme Pionnier. Il s’agit
d’un programme de 200 millions FCfa logé au Minader, ayant pour
objectif l’amélioration des conditions et du cadre de vie des acteurs de
la filière des racines et tubercules à travers une industrialisation du
manioc (accroître la production de racines et tubercules de 40%).
Depuis le 23 janvier dernier, un bicéphalisme s’est installé à la tête
de ce programme. Le coordonnateur, Jean-Michel Damas, a été remplacé par
Essomba Lucien Isidore, par décision du président de la chambre
d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des Forêts du Cameroun
(Chagri), Janvier Mongui Sossomba. Une décision contestée par
Jean-Michel Damas, qui s’en est d’ailleurs référé à son ministre de
tutelle, Essimi Menye.
Dans un mémorandum rendu public, Jean-Michel Damas accuse Janvier
Mongui Sossomba d’avoir « suspendu par décision illégale et arbitraire,
suivant les statuts du programme Pionnier, le coordonnateur national en
poste, Damas Jean-Michel, qui, pourtant, doit seulement répondre devant
le comité de pilotage ».
Il ajoute que « les fonds alloués au programme
Pionnier par subvention spéciale sont bloqués par les manœuvres du
président de la chambre d’Agriculture, des Pêches, de l’Elevage et des
Forêts ». Dans l’entourage de Jean Michel Damas, l’on parle simplement
d’une lutte pour le contrôle des 200 millions de subvention alloués au
programme.
« Faux », rétorquent les proches de Janvier Mongui Sossomba. Ils
parlent de « mauvaise gestion ». Il est brandi un document dans lequel
des entreprises se présentant comme le « collectif des fournisseurs du
programme Pionnier à Douala » accusent Jean-Michel Damas « d’abus de
confiance, voire d’escroquerie organisée ». La crédibilité de ce
document est contestée par le concerné, qui parle de « manœuvres ».
Joint au téléphone, Essomba Lucien, le coordonnateur nommé par Mongui
Sossomba, n’a pas donné d’explications sur sa nomination. Il a juste
indiqué que : « Lorsque le président a pris une décision, il faut
l’appliquer ». Jean-Michel Damas ne l’entend pas de cette oreille.
Jusqu’à vendredi, c’est lui qui occupait encore les locaux du programme
Pionnier sis au quartier Fouda.
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