vendredi 27 janvier 2012

CHIFFRES ET STRATEGIES DU GOUVERNEMENT CAMEROUNAIS CONCERNANT L'EMPRUNT OBLIGATAIRE 2012

Il devrait emprunter jusqu’à 285 milliards de FCFA fractionnés en plusieurs opérations
Progressivement l’environnement camerounais des finances et de l’économie se frotte à la méthode Alamine Ousmane Mey. Pour la réalisation des emprunts de l’Etat du Cameroun, le nouveau ministre des Finances, lui-même ancien banquier, a procédé par une solution somme toute particulière. Au contraire de son prédécesseur qui avait réussi l’exploit de collecter en deux semaines la somme de 200 milliards de FCFA d’un emprunt obligataire, M. Mey lui a décidé de fractionner les opérations sur l’ensemble de l’année. Ainsi, selon des sources introduites dans l’univers de la finance et de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (BEAC), le gouvernement camerounais devrait dès février 2012, lancer une vaste opération d’emprunt auprès des ménages camerounais, pour un montant global de 285 milliards de FCFA, dont 105 milliards en Bons du trésor (BTA) et 180 milliards en obligations du trésor (Ce qu’on appelle encore emprunt obligataire). Les émissions des BTA devraient logiquement débuter dès le 09 février 2012, pour un montant de 10 milliards avec adjudication le 15 du même mois. Deux autres opérations d’émission devraient suivre logiquement, les 16 et 23 février pour des montants respectifs de 5 milliards de FCFA. La première phase de réalisation de l’emprunt obligataire débute au mois de Mai 2012, avec une émission de titres pour 15 milliards de FCFA. Le plus grand emprunt de l’année devrait intervenir au mois de septembre avec un montant de 50 milliards de FCFA.

Ce fractionnement de l’opération d’émission de ces titres par l’Etat camerounais semble être une parade solide face à la question de savoir comment le gouvernement comptait mobiliser d’un coup 285 milliards. Mais pour certains experts, la situation reste la même : le fractionnement est certes stratégique dans la mesure où il permet aux partenaires de l’emprunt de souffler et de ne pas sentir le poids de l’engagement, mais le problème reste entier. Il faudra en 2012 mobiliser 285 milliards de FCFA. Monsieur Mey a été un banquier et il sait que pour les banques ce sera presque mission impossible, alors je ne vois pas comment il convaincra les banques de suivre une initiative qu’elles ont refusé de suivre en 2011 affirme un conseiller de placement d’une entreprise de la place. Selon l’analyse de cet expert, les banques ont suivi la première fois par effet d’entrainement mais aussi de test. Cependant, depuis deux ans ces banques ont été tellement sollicitées qu’elles sont aujourd’hui dans une allée très étroite et les premiers crédits ne sont pas encore remboursés. Depuis 2010, les banques en groupement syndiqué ou sur les opérations d’émission des titres ont donné jusqu’à 380 milliards de FCFA à des activités garanties par l’Etat. D’autres experts estiment qu’elles se placent en situation complexe, parce qu’elles ont accordé de gros montants à un même emprunteur, l’Etat et ses démembrements. D’un autre côté, même si le Cameroun garde sa capacité à s’endetter, l’utilisation faite du premier emprunt dont on n’a pas encore le compte rendu incite les investisseurs à la prudence. Cela dit, les conditions de l’emprunt fractionné de 180 milliards de FCFA permettront d’avoir une idée claire de la tendance.

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