jeudi 19 janvier 2012

IMMINENCE DU DÉMARRAGE DES TRAVAUX DES GRANDES RÉALISATIONS POUR LE CAMEROUN !


Nous voici enfin en 2012. Le mois de janvier, précisément, le premier de l’année, qui devrait également être celui du coup d’envoi de la matérialisation des promesses présidentielles, où le Cameroun sera transformé en « un immense chantier » sous le prisme de la politique des « grandes réalisations ». Parce que nous ne sommes qu’en début du mois et de l’année, l’on ne saurait pour le moment prendre le chef de l’Etat au mot. Mais une interpellation a tout son sens, d’autant que le mois de janvier, et parfois même celui de février, sont des mois où l’on s’échauffe davantage plus que de livrer le match proprement dit. En d’autres termes, ces deux premiers mois sont souvent consacrés à la présentation des vœux de bonne année, et rien ne bouge véritablement, d’autant que « le budget de l’Etat n’est pas encore opérationnel ». Parce que c’est tradition qui remonte à une cinquantaine d’années, on peut prioriser que l’année 2012 ne devrait pas fondamentalement déroger à la règle.Après que Paul Biya ait présenté aux Camerounais ses « vœux les plus sincères de santé et de bonheur, pour la nouvelle année », l’on ne devrait pas s’arrêter là avec les cérémonies de présentation des vœux, puisque ce sera cette semaine, autour du corps diplomatique et des corps constitués de l’Etat de présenter les vœux au président de la République et inversement. Evidemment, ce ne que le début d’un cirque qui prend généralement les allures d’un folklore puisque par la suite, prendront le relais, le président de l’Assemblée nationale, le Premier ministre chef du gouvernement, le président du Conseil économique et social, le premier président et le procureur de la Cour suprême, les membres du gouvernement et assimilés, les dirigeants des partis politiques, et mêmes des personnes occupant le bas de l’échelle dans l’administration. Bref, il ne manquera pratiquement personne à l’appel, puisque même dans les médias publics et privés les patrons ne dérogent pas la règle, voir les rédacteurs en chef pompeusement appelés « les patrons de la rédaction ». Le manège pourra se poursuivre pour atteindre le chef de service, le chef de bureau, ou le stagiaire en chef. Sacré manège auxquels les Camerounais aiment s’adonner, certains prenant très au sérieux, ces présentations de vœux.

Catalogue de bonnes intentions.

Comme l’exemple vient d’en haut, et par expérience, il n’est pas exclu que pendant tout le mois de janvier, et une bonne partie du mois de février, pour ne pas dire pendant les deux premiers mois de l’année, les Camerounais pourraient passer leur temps à se présenter les vœux de bonne année. Occasion idoine s’il en est, pour déclamer les plus beaux discours et faire les plus belles promesses, un peu comme à la belle époque où les jeunes filles ne se préoccupaient que peu des trois V (voiture, villa, virement) si prisés actuellement par la gent féminine, mais se laissaient séduire par un galant garçon qui leur dédiait une litanie de vers contenues dans un joli poème. C’est dire que si l’on reconnaît une présomption de bonne foi et de détermination au chef de l’Etat à transformer « à partir de janvier 2012 le Cameroun en un immense chantier », le souhait des Camerounais, c’est de laisser les actes parler. Il y a lieu de craindre que tout le mois de janvier et au-delà, ce temps soit consacré aux cérémonies de présentation des vœux, et que la fin d’année ne nous rattrape finalement sur le point de départ, c’est-à-dire, un catalogue de bonnes intentions, sans réalisations efficientes.

Fort de l’engagement présidentiel devant ses concitoyens à transformer le Cameroun en un immense chantier à partir de janvier 2012, un engagement qui fait office de serment, puisque le président de la République l’a réitéré dans son discours d’investiture le 3 novembre 2011 devant la représentation nationale, les Camerounais sont en droit de suivre de près les moindres actes du président de la République, élu sur la base d’un programme politique sous la déclinaison des « grandes réalisations ». C’est donc naturellement que les Camerounais voudraient juger leur président sur les faits. Sauf que les orgies prisées par son administration, l’inertie qui s’est fortement enraciné dans les mœurs et dont Paul Biya dénonçait encore dans son message de fin d’année à la Nation le 31 décembre 2011 risquent une fois de plus de l’emporter sur les réalisations. Autant le dire, on n’a pas le sentiment que cette administration fortement grippée, sérieusement laxiste, véritablement corrompue, réellement embourgeoisée, et manifestement hostile au changement, pourrait aussi facilement se défaire de ses tares et oripeaux souillés, pour enfiler de nouveaux habits dont les maitres-mots seront la transparence, l’efficacité, la compétence, le dynamisme, la rectitude et par-dessus tout le patriotisme. Au regard des expériences quotidiennes, autant mieux être septiques, quitte à être désavoués par un changement comportemental qui serait une sorte de rigueur et moralisation dans ses acceptions originelles.

Paul Biya face à l’Histoire.

Certes, les Camerounais aiment faire la fête. Quoi de plus normal. Mais de grâce, chers dirigeants, ne les réduisez pas à des fêtards invétérés. On peut se passer des beaux discours qui reviennent tout le temps sur les interminables présentations des vœux. Ce que les Camerounais attendent, c’est que le gouvernement se mette au travail pour la matérialisation des « grandes réalisations ». Les discours, ils en ont entendus sous toutes les coutures, dans tous les registres et de toutes les tonalités. Des millions de compatriotes sinon tous, voudraient que ce soient des actes qui parlent. Ce n’est pas pour rien qu’ils préfèrent souvent se boucher les deux oreilles pour éviter de suivre « les mêmes vaines promesses et les mêmes choses qui fâchent ». Pendant qu’on s’attend que le gouvernement se mette résolument au travail, celui-ci préfère opter pour la fête, mieux les orgies, en témoigne l’organisation en cascade, meetings de remerciements au chef de l’Etat pour la nomination d’untel et d’untel autre, sans oublier des cérémonies de présentation des vœux aux ministres, qui sont pour la plupart de la comédie de part la légèreté du contenu.

En tout état de cause, le président de la République qui a été élu par les Camerounais doit savoir que tout échec lui reviendra. Paul Biya qui veut entrer dans l’Histoire comme l’homme qui a « apporté la prospérité à son peuple » sait sans doute mieux que quiconque ce qui lui reste à faire: siffler la fin de la récréation sans forcément attendre l’échéancier arrêté en conseil de ministres le 15 décembre 2011 portant sur l’évaluation du gouvernement, et qui prévoit un mois et demi pour l’élaboration des feuilles de route, quinze jours pour leur transmission et six mois pour présenter les rapports d’étape de leur exécution. Le mois de janvier 2012 qu’on croyait peut-être loin est déjà là. Les « grandes réalisations », les Camerounais les attendent pour pouvoir juger le maçon au pied du mur. En dépit des beaux discours et des belles promesses et alors que les réalisations restent attendues, on a bon espoir que la nouvelle année portera bonheur et prospérité au pays et à ses habitants.

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