Jusqu’à 18 milliards par an du fait des gaspillages. La réduction de la consommation est engagée.
En présentant à Yaoundé le bilan de l’année
écoulée lors de la présentation des vœux de nouvel an 2012 au ministre
des Postes et Télécommunications, le secrétaire général de ce ministère,
Edouard Ebah Abada, s’est réjoui de la baisse de la consommation du
téléphone dans les administrations publiques.
En effet, a-t-il déclaré, « il y a quelques mois,
l’Etat dépensait 1,5 milliard de F pour les consommations téléphoniques.
Grâce à l’application des catégories d’accès et des quotas mensuels,
sur les 9 862 lignes facturées actuellement aux administrations, les
consommations du téléphone ont baissé de 14%, soit environ 200 millions
de F par mois ». Les économies ainsi réalisées sont le fruit des travaux
menés par le Comité interministériel chargé de la maîtrise des
consommations des moyens de télécommunications des services publics, mis
sur pied dans le cadre de l’application de la feuille de route du
gouvernement qui prévoyait déjà en 2009, la réduction de 10% des
factures des lignes téléphoniques et des consommations des moyens de
télécommunications des administrations publiques.
Pourquoi
en est-on arrivé là ? Le Premier ministre, chef du gouvernement, a
décidé de tirer la sonnette d’alarme face à la tendance haussière des
factures incriminées, dans un contexte d’austérité où l’Etat doit
réduire son train de vie en luttant notamment contre les gaspillages de
toute nature. Le téléphone est ainsi apparu comme l’une des principales
sources de dépenses à cause des comportements parfois répréhensibles de
certains agents publics pour qui l’Etat n’est qu’une vache à lait.
Selon les statistiques disponibles au Minpostel,
l’Etat dépensait jusqu’à un passé récent en moyenne 1,5 milliard par
mois, ce qui fait un total de 18 milliards par an pour payer les
factures du téléphone. Les statistiques de deux mois sont formelles. En
juin 2009, l’Etat a dépensé 1 milliard 576 935 721 F et en juillet 2009,
l’Etat a dépensé 1 milliard 621 000 000 de F. A telle enseigne que le
montant de la dette de l’Etat vis-à-vis de la Cameroon
Telecommunications (Camtel), l’opérateur public de téléphone fixe
s’élève à plus de 90 milliards de F.
D’après les membres du Comité interministériel,
plusieurs raisons expliquent l’augmentation vertigineuse de la facture.
En effet, grâce à certaines complicités chez l’opérateur historique, les
consommations de plusieurs lignes téléphoniques privées (domiciles
privés parfois habités par des concubines, téléboutiques, etc) sont
indûment facturées à l’Etat depuis plusieurs années ; plus de la moitié
des appels sortant des services publics sont d’ordre privé. Il est
rapporté aussi que des étrangers appellent sur les lignes
internationales dans les administrations et certains responsables font
payer ces appels et empochent l’argent. Bien plus, plusieurs personnes
qui ont perdu leur poste continuent à faire payer leur consommation
téléphonique par l’Etat.
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