Grève. L’arrivée du gouverneur de la région du Sud, Jules Marcellin Ndjaga, à Niété, n’a pas dissuadé les employés.
La crise ouvrière s’enlise à Hévécam. Mercredi dernier, des milliers
d’ouvriers ont envahi le village 7 à Niété, où se situe l’usine de la
société productrice de l’hévéa au Cameroun. Très en colère, ils ont
chassé de force les 600 ouvriers qui se trouvaient derrière les
machines.
Ce qui leur a permis de fermer l’usine. La direction générale a
aussitôt appelé les autorités administratives de la préfecture qui ont
envoyé un renfort de policiers et de militaires. Mais, en vain. Le
gouverneur de la région du Sud, Jules Marcellin Ndjaga, informé de cet
assaut des grévistes, s’est rendu à Niété.
Arrivé le 18 janvier 2012 au matin, le gouverneur a tenu une concertation jusqu’à tard
dans la nuit avec les autorités locales et la direction générale de la
société. Une autre rencontre a suivi le lendemain avec les ouvriers. «
Je suis venu donner l’ordre que le travail reprenne demain », a
instruit le patron du Sud. Des paroles qui ne trouveront aucun écho
favorable chez les grévistes. « Ce sont les mêmes paroles que les autres
ont eu à nous dire, sauf qu’ils ont dit qu’ils donnaient 52 millions,
mais cela n’atteint même pas la quinzaine des ouvriers. Nous ne bougeons
pas d’un pouce si nos réclamations ne sont pas prises en compte », a
indiqué Dikwa Gaïssala, l’un des porte-parole des ouvriers.
Au 21ème jour de grève, la situation devient de plus en plus critique à
Niété. Les conséquences sont partagées. La société Hévécam estime ses
pertes à la somme de 80 millions FCfa en moyenne par jour, alors que
chez les ouvriers, la plupart des enfants ne vont plus à l’école. Dans
les foyers, il ne reste plus suffisamment de provisions alimentaires.
Certains les ont déjà épuisées et n’ont plus les moyens de se
ravitailler. « Qu’importe, même si on meurt de faim on va poursuivre
cette grève jusqu’au bout », affirme un des grévistes.
Au début de la crise, Hévécam avait proposé de payer les heures
supplémentaires du travail de dimanche et de promouvoir les primes sur
la qualité et la production. Mais, les ouvriers sont restés fermes sur
leurs exigences des droits liés à la privatisation de la société (droit
ignoré par l’entreprise), et la reconsidération de la grille salariale.
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